Ellington et la tradition

Philippe Baudoin, 26 janvier 2016

Quand le Duke s’empare de la tradition, il la respecte et la bouscule tout à la fois, comme on pouvait s’y attendre. À titre d’exemple : Ellington ne se contente pas de Tiger Rag en 1929 sur deux faces de 78 tours ; il s’empare de cette fameuse structure harmonique pour composer au moins six nouveaux thèmes regorgeant d’inventivité. Mais il emprunte aussi d’autres formules harmoniques tellement traditionnelles qu’elles n’ont pas de nom. Issues du folklore ou du ragtime, on ne les repère pas forcément à la première écoute : résultat d’un savant travail d’enfumage typiquement ellingtonien. Je me suis livré à un exercice de décryptage, qui vous permettra de les découvrir. Puis nous écouterons quelques versions de morceaux de jazz ancien qui, sous les doigts du Duke, ont acquis une nouvelle jeunesse (Frankie and Johnny, St. Louis Blues, Loveless Love, etc).

 


Philippe Baudoin
est pianiste (fondateur de l’Anachronic Jazz Band), chercheur et auteur d’ouvrages musicologiques et historiques. Il enseigne ou a enseigné le piano, l’harmonie, les techniques et l’histoire du jazz à Paris IV-Sorbonne, à la Cité de la Musique et dans plusieurs écoles de jazz et conservatoires parisiens, a participé à plusieurs émissions sur France Musique et France Culture ainsi qu’à de nombreuses rééditions de disques. Collectionneur de partitions anciennes, il  a conçu de nombreuses expositions (Duke Ellington Panorama pour la Maison du Duke), et apparaît  dans plusieurs documentaires sur le jazz. Membre de l’Académie du jazz, président de la Maison du Duke.

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